Lorsqu’on veut se lancer dans l’élevage de fourmis, il est important de savoir comment ces petites bêtes fascinantes évoluent. De comprendre leur fonctionnement, leurs habitudes… À travers ce petit guide, Achat-Fourmis va vous faire découvrir un aspect bien particulier : l’hivernage des fourmis.
Est-ce que toutes les espèces adoptent un comportement différent durant les mois d’hiver ? Cela change-t-il quelque chose pour l’éleveur ? On vous explique tout !
L’hivernage : un phénomène qu’on retrouve chez de nombreuses espèces
Avant de se concentrer pleinement sur nos insectes préférés, il faut opérer une distinction importante entre hibernation et hivernage. Car non, cela ne désigne pas le même processus biologique.
Les marmottes, par exemple, « hibernent ». On assiste alors à un véritable phénomène anatomique, où le corps de l’animal entre en hypothermie.
Aucune fourmi n’hiberne. Si vous lisez ce genre d’informations sur Internet ou dans une revue… c’est une erreur lexicale. Et puisque les deux termes se ressemblent beaucoup, on peut comprendre.
En revanche, le phénomène d’hivernage existe bien chez ces toutes petites créatures. Il s’agit tout simplement pour elles d’adapter leurs habitudes, leur routine, leur fonctionnement aux spécificités de la saison. L’hivernage, c’est donc avant tout une question d’adaptation. En faisant des provisions, par exemple – ce qui est particulièrement important quand le froid arrive.
Rappelez-vous à quel point la fourmi était fière de ses réserves dans La cigale et la fourmi…
Maintenant que ces quelques bases ont été posées, voici quelques informations plus précises sur l’hivernage des fourmis.
L’hivernage des fourmis : quelques informations essentielles
Comme on vient de le déterminer, l’hivernage est une question d’adaptation.
Et comme on le sait, ces bêtes sont particulièrement douées quand il s’agit d’interagir avec leur milieu, et d’en tirer le meilleur.
C’est pourquoi les colonies de fourmis au sein des fourmilières artificielles vont réagir, petit à petit, en fonction des conditions.
Mais attention : ce n’est pas le seul critère à prendre en compte. Selon l’espèce, la résistance au froid peut changer. La fameuse lasius niger, par exemple, développera rapidement des réflexes d’hivernage, parce qu’elle supporte mal les températures trop basses.
Ce n’est pas le cas de leurs cousines lointaines, les leptothorax acervorum, et pour cause : on en retrouve principalement en Sibérie. Biologiquement, génétiquement, elles sont habituées à affronter des passages très brutaux au froid le plus virulent.
Alors si l’on en revient à votre élevage, comment agir ?
La diapause : une étape essentielle… que vous pouvez provoquer
Selon les espèces que vous choisirez et la manière dont vous faites chauffer votre fourmilière, vous pourriez imaginer que l’hivernage est inutile. Finalement, si elles ont bien chaud chez vous, pourquoi ne pas les laisser mener leurs activités habituelles ?
En réalité, ce raisonnement n’est pas tout à fait adapté. Oui, l’hivernage est un moyen de se « réfugier », de se protéger contre le froid. Mais c’est aussi une phase de récupération. Une pause, en somme.
Plus exactement : une diapause. C’est littéralement une occasion pour les membres de la fourmilière de se reposer.
Cela étant dit, si vous maintenez la température de la fourmilière artificielle à un niveau trop élevé, ce « break » hivernal risque de ne jamais survenir. Et c’est là que vous entrez en scène.
Sans mettre vos insectes dans une situation insoutenable, vous pouvez :
- Faire baisser progressivement la température de leur habitat. Inutile d’atteindre le zéro. Entre 6 et 9 degrés devraient amplement suffire. L’hygrométrie, ou l’humidité dans l’air, elle, devra être suffisamment élevée.
- Nous vous invitons à augmenter considérablement les rations des fourmis au début du processus, puis de laisser les insectes faire leur réserve – comme ce serait le cas un milieu naturel, donc.
- L’hivernage durera alors 2 à 3 mois selon les espèces.
L’hivernage des fourmis : n’hésitez pas à vous renseigner !
Chaque espèce de fourmis a ses spécificités. Certaines se mettront en hivernage très instinctivement. D’autres auront particulièrement besoin d’une aide extérieure – si elles sont dans un milieu artificiel, bien entendu.
C’est pourquoi il est important de se renseigner sur les fourmis que vous avez décidé d’élever.
En orchestrant leur diapause correctement, par rapport à leur profil, vous garantissez une évolution plus saine de la colonie dans son ensemble.
Dans tous les cas, que vous ayez des questions ou que vous soyez prêt(e) à vous lancer dans l’aventure, n’hésitez pas à nous contacter ! En été comme en hiver, pendant la pause comme pendant les grands moments d’activité, ces fourmis ont toujours quelque chose de… fascinant.